Capsule

Le Nordir et David, berceaux de la relève

Deux nouvelles maisons d’édition s’installent dans la région d’Ottawa au tournant des années 1990 : les Éditions Le Nordir et les Éditions David. Elles seront déterminantes pour les écrivains franco-ontariens de la relève.

Arrivent d’abord les Éditions du Nordir. Fondées en 1988 par Robert Yergeau et Jacques Poirier, elles ont pour mandat de publier des textes qui s’éloignent de l’esthétique plus identitaire de la première génération d’écrivains franco-ontariens, qui publient en grande majorité chez Prise de parole, à Sudbury. Le Nordir, qui se spécialise surtout en théâtre, en poésie et en essai, contribue ainsi à la venue d’une nouvelle génération d’écrivains, dont la majorité gravite autour d’Ottawa. On peut penser, entre autres, à Michel Ouellette et à Patrick Leroux, du côté du théâtre.

Si Le Nordir est fondé à Hearst, dans le Nord de l’Ontario – d’où son nom, qui signifie « tourner au Nord » –, la maison élit domicile dans la capitale nationale l’année suivante, lorsque son directeur, Robert Yergeau, obtient un poste de professeur à l’Université d’Ottawa. C’est avec regret que la maison a dû fermer ses portes en 2012, à la suite du décès de Robert Yergeau. 

Viennent ensuite, en 1993, les Éditions David, qu’Yvon Malette fonde à Orléans, aujourd’hui un quartier d’Ottawa, afin de publier son essai L’autoportrait mythique de Gabrielle Roy. La maison d’édition s’impose rapidement comme un joueur important et original sur la scène littéraire. À la manière du Nordir, sa mission consiste, entre autres, à faire découvrir de nouveaux auteurs.

Elle se démarque notamment par ses collections dynamiques, comme « 14/18 », la seule collection dédiée à la littérature pour adolescents dans la francophonie canadienne hors Québec, ou « Indociles », qui comprend des œuvres non conformistes. Parmi ses principaux auteurs figurent Michel A. Thérien, Éric Charlebois, François Baril Pelletier et Andrée Christensen. Depuis 2009, la maison est dirigée par Marc Haentjens, un acteur incontournable du milieu culturel franco-ontarien, qui a largement contribué à son dynamisme actuel.

L’Interligne et les Éditions du Vermillon ont contribué à faire d’Ottawa le haut lieu de l’édition franco-canadienne. En effet, c’est à Ottawa qu’on retrouve la plus forte concentration de maisons d’édition à l’extérieur du Québec.