Orléans, banlieue franco-ontarienne

À une quinzaine de kilomètres du Parlement, Orléans a connu ces dernières décennies une expansion prodigieuse. Sa population est passée de 6 000 habitants en 1971 à 24 000 dix ans plus tard. Au recensement de 2011, Orléans jouissait d’une population de près de 110 000 habitants. Seulement le tiers d’entre eux sont francophones, alors qu’ils y étaient majoritaires avant les années 1960. Le village francophone d’antan, construit autour de l’église Saint-Joseph, s’est transformé en une banlieue mixte qui évolue au rythme de la mobilité quotidienne de ses résidents vers les emplois du centre-ville. Cette transformation témoigne d’une évolution profonde des modes de vie et des valeurs. L’espace francophone de la banlieue a peu à voir avec celui des bastions traditionnels du centre-ville.

La francophonie d’Orléans, jeune, scolarisée et au revenu élevé, s’est donné des institutions à son image. Fondé en 1979 par des citoyens qui cherchaient un autre lieu que la paroisse pour vivre en français, le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) est de celles-là. Sous ses auspices, le modeste Studio des jeunes des débuts, mis sur pied par une poignée de bénévoles, a fait place au Centre culturel d'Orléans, un centre polyvalent, qui loge aussi le Théâtre du Village d’Orléans, la Librairie du Vermillon et le Centre Séraphin-Marion d’Orléans. On doit au MIFO d’avoir mis en place des services préscolaires dans les écoles françaises de la région. Il présente des expositions, des spectacles de danse, des soirées de poésie, des concerts, des représentations de pièce de théâtre, des films. Principal présentateur de la programmation française du Centre des arts Shenkman, le MIFO s’est érigé comme un incontournable pour les artistes francophones de tout le pays.

La douzaine d’écoles élémentaires de langue française d’Orléans, ses quatre écoles secondaires, dont la dernière le collège catholique Mer Bleue qui a ouvert ses portes en septembre 2016, et son campus de la Cité collégiale sont des symboles éloquents du dynamisme de la francophonie d’Orléans. Des initiatives telles que la Communauté de Soccer les Étoiles d’Orléans en est un autre : toutes ses activités se déroulent en français, qu’il s’agisse des entraînements, des matches, des tournois ou des rencontres amicales des parents et des bénévoles.

Le paysage ne reflète cependant pas partout cette vitalité culturelle d’Orléans. Si de nombreux marqueurs du français témoignent de la présence historique des francophones le long du boulevard Saint-Joseph, ceux-ci sont beaucoup moins visibles plus au sud, sur le chemin Innes, nouvel axe de développement d’Orléans. Au royaume des grandes surfaces, typiques des banlieues nord-américaines, le français s’impose difficilement.

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Affiche du spectacle « L'écho d'un peuple, de Champlain à Orléans », présenté au Centre des arts Shenkman à Orléans, les 26 et 27 septembre 2013.

Source : Société franco-ontarienne du patrimoine et de l'histoire d'Orléans, Affiche Écho (1).

Affiche en couleur dont l’élément clé est la photographie en couleur de trois personnages : une femme d’âge mûr portant un costume de religieuse noir et taupe, une jeune femme noire vêtue d’un maillot de sport rouge et un jeune homme portant des vêtements typiques du début du XXe siècle. Le texte de l’affiche est dactylographié en français. Au bas de l’affiche figurent les logos de onze organismes commanditaires. Le fond de l’affiche est un paysage de campagne avec, en superposition, le buste d’un explorate