Capsule

D’ici et d’ailleurs

Le Festival franco-ontarien s’impose rapidement comme un carrefour de la culture francophone au Canada. Aux Paul Demers, Robert Paquette, Garolou, CANO et autres artistes franco-ontariens se mêlent bientôt des musiciens acadiens, des chanteurs franco-manitobains, des groupes fransaskois. Les chanteurs québécois sont de plus en plus nombreux à fouler la scène du festival. Richard Séguin, Sylvain Lelièvre, Michel Rivard, Paul Piché et même le grand Gilles Vigneault sont, par exemple, à l’affiche de l’édition de juin 1983. La Louisiane sera invitée au Festival dans les années subséquentes, au cours desquelles se produiront aussi des groupes venus d’Afrique ou d’ailleurs dans la francophonie internationale.

L’Ontario français fait partie d’un vaste ensemble national et international, qui a le français en partage. Le Festival franco-ontarien veut en être le miroir. Ses artisans en font leur mantra, à des fins identitaires et politiques. Mais ce choix ne fait pas que des heureux. Des artistes « bien de chez nous » doivent se contenter de la première partie des spectacles donnés par des chanteurs plus connus, acadiens ou québécois. Ils sont relégués à la « petite scène ». Les drapeaux québécois flottent au concert des Ginette Reno et Robert Charlebois.  Et les médias s’arrachent un Zachary Richard.

Chose certaine, la formule est gagnante sur le plan commercial. Les foules grossissent. Le « Franco » devient la plus imposante manifestation culturelle en français au Canada à l’extérieur du Québec.