Capsule

Léonard Beaulne, homme de théâtre

Ce sont ces mots, « Homme de théâtre », qui sont gravés sur la tombe de Léonard Beaulne, enterré au cimetière Notre-Dame à Ottawa. Cette épitaphe est toute trouvée pour le décrire : si Beaulne était très doué pour le sport, en particulier le rugby, sa véritable passion a toujours été le théâtre. Au cours de sa vie, il a assumé presque tous les rôles découlant des arts de la scène : comédien, metteur en scène, directeur artistique, professeur de diction et d’art dramatique.

Né le 8 août 1887 à Sainte-Scholastique, au Québec, Beaulne fait son cours commercial à l’école secondaire de l’Université d’Ottawa. C’est le début d’une longue histoire entre Beaulne et cette institution. En 1919, il devient le directeur artistique de la Société des débats français de l’Université d’Ottawa, l’ancêtre de la Comédie des deux rives, pour laquelle il anime les joutes oratoires et dirige les spectacles annuels. Ce poste, Beaulne l’obtient grâce à sa solide réputation dans le milieu théâtral de la région, dont il est l’une des plus grandes vedettes.

Car même s’il est fonctionnaire pour le ministère de la Défense nationale, Beaulne ne délaisse jamais le théâtre. Il travaille pour plusieurs troupes et en fonde certaines, comme le Cercle dramatique Crémazie, qu’il met sur pied avec Hector Laperrière et Eugène Côté en 1905.

Son fils, Guy Beaulne, se souvient des talents de comédien de son père en ces termes : « Il établit avec une facilité déconcertante des rapports de complicité avec la salle. Il a le don de la présence et son art repose sur une observation attentive du comportement humain et sur l’expression spontanée et franche des sentiments à relever1». Sur les quelques photos de lui qui nous sont parvenues, on voit un comédien expressif et passionné par le jeu.

Léonard Beaulne meurt à Ottawa le 10 octobre 1947, mais non sans avoir d’abord légué sa passion à sa descendance. En effet, son fils, Guy Beaulne, et sa petite-fille, Martine Beaulne, allaient marcher dans ses pas en faisant carrière tous les deux dans le monde théâtral. Le studio Léonard-Beaulne, situé sur la rue Séraphin-Marion sur le campus de l’Université d’Ottawa, lui rend hommage.


1 Guy Beaulne, « Serviteur du génie français en Outaouais : portrait de Léonard Beaulne (1887-1947) », Jeu, no 29, 1983, p. 90.