La Cité collégiale

En novembre 1987, la publication du rapport Lortie – du nom de la présidente du groupe de travail sur la désignation du collège Algonquin en vertu de la Loi sur les services en français-  a l’effet d’une bombe : il faut doter le secteur français du collège d’une pleine autonomie. S’amorce alors un des plus importants mouvements de concertation de l’histoire de l’Ontario français, qui allait mener à l’ouverture de la Cité collégiale, à Ottawa, à peine deux ans plus tard.

Ce sont les francophones du collège, regroupés au sein des nombreuses équipes ayant participé à la production du rapport, qui lancent l’offensive. Ils rallient les plus importants organismes en éducation de la province, galvanisés par l’engagement que vient de leur donner le gouvernement Peterson que des premiers conseils scolaires de langue française seraient bientôt créés. Un plan de lobbying particulièrement bien orchestré est mis en œuvre. Le 12 janvier 1989, Lucien Bouchard, ministre d’État, et Lyn McLeod, ministre ontarienne des Collèges et Universités, annoncent conjointement la création du premier collège communautaire de  langue française en Ontario. Un conseil d’administration est nommé pour mettre sur pied une institution qui réponde aux attentes de la communauté.

La Cité collégiale ouvre ses portes en septembre 1990, dans des locaux temporaires du boulevard St-Laurent. Tous les programmes en français ou bilingues du collège Algonquin et du collège St. Lawrence de Cornwall y sont transférés, ainsi que le personnel qui leur était affecté. La clientèle dépasse nettement les prévisions les plus optimistes : 2300 étudiants, dès la première année, chiffre qui s’accroîtra avec les années pour se stabiliser autour de 5000 étudiants. L’institution, reconnue pour la pertinence de ses programmes, attire de nombreux résidents de l’Outaouais québécois. La gamme des formations offertes ne cesse de s’élargir. En 1993, le collège fait l’acquisition de terrains près de la promenade de l’Aviation. Le campus permanent de la Cité collégiale sera prêt pour la rentrée de septembre 1995. Les architectes qui l’ont conçu ont voulu symboliser l’identité franco-ontarienne, enchâssée dans la collectivité plus large.

La Cité collégiale a été créée dans le but de répondre aux besoins et aux aspirations des quelque 200 000 francophones de l’est de l’Ontario en matière d’éducation collégiale. Elle cherche à leur offrir une formation de qualité, en français, adaptée au marché de l’emploi local et régional. L’institution d’enseignement a mis en place des mécanismes de concertation et de partenariat avec les entreprises et les organismes publics de la région pour s’assurer d’être à la fine pointe des besoins en formation de la main-d’œuvre. Elle s’est ainsi imposée rapidement sur la scène économique régionale. Mais plus encore, elle contribue à l’épanouissement de la communauté francophone en créant un milieu de vie propice au développement de la fierté d’être francophone, ici et ailleurs, en Ontario et dans le monde.

Le collège modifie son image de marque en 2013, en se donnant un nouveau logo et un nouveau nom, La Cité. Le nom officiel de l’établissement reste toutefois La Cité collégiale.

 

   

 

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L'entrée principale de la Cité collégiale, Campus d'Ottawa, 4 septembre 1990. Photo: [Michel] Lafleur, Le Droit.

Université d'Ottawa, CRCCF, Fonds Le Droit (C71), Ph92-040990cite_collegial-18.

Photographie en noir et blanc d’un édifice d’une grande superficie. Ses trois étages ont de nombreuses fenêtres. Le toit dispose d’un puits de lumière. Quelques voitures sont garées de chaque côté d’une large entrée. Un grand panneau arborant l’enseigne de la Cité collégiale est placé à l’avant de l’édifice.